Le 08 janvier 2024, le risque de cyclogenèse dans le Sud-Ouest de l'océan Indien se renforce.
Le 10 janvier, ça y est, la zone suspecte anticipée depuis plusieurs jours prend forme. Le système dépressionnaire a été pris en charge par la Navy Américaine et a été numéroté 97S, en attendant la numérotation officielle par le CMRS de La Réunion. Les modèles euro IFS et américain GFS s’accordent sur la trajectoire. Le déplacement est au secteur Sud-Ouest puis forte probabilité que le mouvement s’oriente au Sud puis au Sud-Est confirmant un risque d’impact potentiel pour les Mascareignes entre lundi 15 et mardi 16 janvier 2024. Le stade de tempête est atteint, cette dépression tropicale sera nommé "Bela" à la charge du service météorologique mauricien de la baptiser.
Le 12 janvier, une trajectoire menaçante de la dépression tropicale "Belal" pour la Réunion et Maurice.
Le 13 janvier, "Belal" se renforce, risque d’impact direct élevé pour La Réunion. La tempête tropicale Belal a été baptisée tôt le matin par le service météorologique mauricien.
Le dimanche 14 janvier matin, le cyclone tropical Belal va se rapprocher des grandes Mascareignes de manière plus directe. En cause, un changement de cap vers le Sud-Est attendu au cours de cette journée de dimanche. Ce cap a été dicté par un flux directeur de basse couche initié par la dorsale située au Sud-Est. Avec l’intensification, le système a été chercher son flux directeur plus haut dans la troposphère. La conséquence de ce mouvement en direction du Sud, sous l’effet de la dorsale cette fois-ci positionné à l’Est de "Bela".
Le dimanche 14 janvier soirée, au cours d’un point presse organisé dans les locaux de la préfecture de Saint Denis la Réunion, le préfet a annoncé le passage en alerte rouge cyclonique pour 20H. Des effets attendus liés à la pluie ou aux vents très importants sur tout ou partie de l'île de la Réunion. Entendu que cette alerte rouge pourrait durer jusqu'à mardi matin selon le préfet.
Le lundi 15 janvier , La Réunion est en alerte cyclonique violette depuis 6h (heure local). L'œil se trouve probablement à environ 100 km au Nord-Ouest qui génère des rafales en mer de l'ordre de 215 km/h. Confinement généralisé, y compris pour les services de sécurité et plus de possibilité de porter secours.
Lundi 15 janvier à 13 heures (local) fin de l’alerte violette, après le passage du mur de l'œil sur le Sud-Est de l'île. Retour à l’alerte rouge afin de permettre aux équipes de secours d’intervenir et d’évaluer les dégâts causés par le cyclone. Le mur de l'œil du cyclone ayant transité au nord de l'île. Le cyclone s'étant affaibli en intensité poursuivant sa trajectoire vers le Sud-Ouest et le Sud de l'île.
Mardi 16 janvier L’alerte rouge a été levée mardi à midi à La Réunion, l’île Maurice a, de son côté, levée l’alerte maximale.
Le magnifique jardin de l'état situé en plein centre-ville de Saint-Denis et fréquenté chaque jour par plusieurs centaines de visiteurs, est aujourd'hui défiguré. Le cyclone tropical Belal n'a pas épargné la belle collection d'arbres et d'épices ramenés par Pierre Poivre à l'occasion de ses voyages.
De nombreuses équipes techniques, sont sollicitées depuis mardi 16 janvier et pour cause, c'est un travail monstre qui les attendait dehors, après le passage du cyclone tropical Belal à La Réunion.
À la plaine des Cafres, un lac éphémère s’est créé après le passage du cyclone Belal. Les fortes pluies sont à l’origine de cette scène qui n’est pas inédite.
Le cyclone Belal a été un événement de grande ampleur. En effet, c'est le premier cyclone à venir percuter les côtes de La Réunion depuis Colina en 1993. Le passage du centre du cyclone Belal était prévu sur l’île, mais au final l’oeil n’a fait que longer les côtes réunionnaises. Un changement de trajectoire provoqué par le relief important de l'île de la Réunion. Météo France indique que cela s’est déjà produit par le passé pour "Clotilda" en février 1987, "Firinga" en janvier 1989 et "Colina" en janvier 1993.
Le mur Sud de l’œil a touché la côte Nord vers 10h. La bordure de l’oeil est entrée sur le littoral Nord-Est (de Sainte-Marie à Saint-André) moins d’une heure plus tard. Belal a longé ensuite les côtes Nord-Est, en incurvant son déplacement vers le Sud et en ralentissant. L’œil est entré sur terre au niveau de la commune de Saint-Benoît (vers Saint-Anne) à la mi-journée. Il ressort peu de temps après, en début d’après-midi, au large du Grand-Brulé (communes de Sainte-Rose/Saint-Philippe). Belal avance lentement sur les côtes Sud-Est avant de s’éloigner.